Les Mbala résident en espaces provinciaux des Bandundu (locuteurs des variantes du Kimbala) et Kasaï-Occidental (locuteurs des variantes du Tshimbala), en République Démocratique du Congo.
Plusieurs sources s’accordent sur une origine en dehors des territoires actuels :
- Selon DE PLAEN (1974), plusieurs clans situés outre Izia assimileraient leurs origines à plusieurs ethnies comme celle des Bambala, semblant provenir des environs du Royaume Lunda, et avoir traversé une partie de l’actuelle Angola.
- Ce qui sous-entend qu’ils seraient proches du royaume, peut-être dans une zone d’influence, ou une région frontalière, voire une zone voisine, sans forcément descendre directement des Lunda.
- PLANCQUAERT (1932) explique pour Les Bambala de Kumbi, sur la Yonsi, affluent de gauche du bas Kwenge, nous ont affirmé que leur ancien village, sur le haut Kwango, s’appelait Lunda et qu’ils avaient été chassés de là par les Miluwa. On peut identifier ce lieu d’origine avec le gué de Mbansa e Lunda, à l’est de Kasange, la capitale des Bangala.
- PLANCQUAERT (1932) présente les notes de PIERPOINT : Les Bambala habitaient les plaines et les parties boisées avoisinant les affluents du Kwango. C’est une grande rivière, très méchante, qui coule sur des pierres et q u ’il est impossible de traverser là où sont les rapides… Des hommes vinrent chez les Bambala pour avoir beaucoup d ’esclaves. Ils achetèrent d ’abord ceux q u ’on voulait vendre. Puis, ils vinrent la nuit envahir les villages avec beaucoup d ’hommes. Ils prirent tout ce qui était bon el tuèrent ceux qui essayaient de résister Ces incursions se répétèrent. Les Bambala commencèrent à s’en aller plus loin par villages entiers. Les chercheurs d ’esclaves suivirent les villages et eux aussi, ils vinrent loin pour chercher des hommes. » Alors, les Bambala décidèrent de s’en aller tout à fait. Ils marchèrent des jours et des jours et parvinrent sur la terre des Bayaka
La migration des Bambala est décrite de différentes manières en République Démocratique du Congo :
- SWENRNNBROECKX (1962) décrit la migration des Mbala comme étant tardive.
- PLANCQUAERT (1932) Ces migrations ont dû se produire au XVIIIe siècle
- Pour les Bambala de Kumbi, Cette même tradition rapporte que, du Kwango, les Bambala de Kumbi émigrèrent à la Nsai, d ’où ils partirent plus tard pour aller occuper leur emplacement actuel.
- Il précise que certains Bambala, établis sur le versant gauche du Kwenge, tels ceux de Kumbi, étaient fixés d ’abord sur la haute Inzia. Plusieurs partirent de là à cause d’une dispute avec les Bayaka à propos d’arachides.
- PLANCQUAERT (1932) continue en précisant que d’autres Bambala auraient suivi un itinéraire un peu différent que celui des Bambala de Kumbi.
- Dernières migrations :Fuite vers le Kwango : Les Bambala se sont d’abord réfugiés dans la région du Kwango, où ils ont été accueillis par les Yaka. Cependant, les Yaka ont cherché à asservir les Bambala, les obligeant à travailler pour eux. Cette domination a conduit les Bambala à fuir à nouveau.
A ce jour, ils résident principalement en provinces des :
- Kwango-Kwilu (ex- Bandundu) : leur langue nationale est le Kikongo ya letà (=/= Kikongo =/= langue Kongo), et le Gimbala est leur langue maternelle. MUNDINDAAMBI présente 14 variantes du Gimbala.
- PLANCQUAERT (1932) précise que l’auteur fait remonter l’établissement des Bambala de Kikwit à leur emplacement actuel, à quelque cent ou cent cinquante ans. En effet, en 1915, certains vieillards lui affirmaient que leurs pères étaient nés avant leur arrivée en cet endroit.
- Les traditions Bambala sont complétées et confirmées par celles des Basuku. Bappelons q u ’après s’être enfuis de la Nganga, les gens de. Mini Kongo s’étaient installés à I’est de leur ancienne patrie. Mais les Baluwa les y suivirent plus tard et leur firent la guerre. Ils en tuèrent un grand nombre, d ’autres se noyèrent ou périrent de faim. Les survivants, parmi lesquels Tona di Lukeni, Kikala Nzundu, Mungulu et Muzingu Nzambi qui se succédèrent com me chefs, s’enfuirent à la Lukula. Cependant, le Kiamfu les chassa ju s q u ’à la Pesi, affluent de la Kafi. Tona incita les Bambala à s’opposer au Kiamfu parce q u ’il était un palabreur, qui les tuerait tous s’ils le laissaient faire. Il leur prom it q u ’il ne les ferait pas payer s’ils réussissaient à le tuer. Les Bambala creusèrent des trous et s’y cachèrent. Le Kiamfu, passant par là, m onta sur un arbre pour voir s’il n’y avait personne à tuer. Les Bambala l’aperçurent et de leurs retranchements l ’abattirent. Pour cette action d’éclat, ils reçurent un paiement de la part de Tona. Cet événement se passa à Kazuwa (près de Pay-Kongila), où l ’on montre encore les retranchements des Bambala.
- Bambala/Bangongo : Cette note nous apprend aussi le nom de l ’endroit près duquel s’installèrent les Bambala après leur départ du Kwango. Il s’appelle Gianza Ngombe et Ngombe Gianza. Il s’agit ici évidem m ent du lieu d ’origine des Basuku de Gombe. Kianza devient Gianza par substitution du k kikongo au <] kimbala, d ’après une règle générale que décèle immédiatement l ’étude comparative des vocabulaires de ces deux dialectes. Le mot Kianza est devenu un terme générique désignant pour toutes ces populations leur lieu d’origine. Ainsi on dira Kianza Kola pour l ’origine des Baluwa. Seul le nom de Gombe désigne un lieu particulier et déterminé. On doit conclure que les Bambala, après leur première ém igration, s’installèrent près de Gombe sans doute le long de la Wamba, où, encore de nos jours, se conserve en plusieurs endroits le souvenir d ’un établissement ancien des Bambala. Parmi ces migrateurs, il faut encore signaler les Basongo et peut-être aussi les Bakwese, qui en tout cas prirent part à la seconde émigration.
- Kasaï-Central (ex-Kasaï Occidental) : leur langue nationale est le Tshiluba, et le Tshimbala est leur langue maternelle.
- HAVEAUX, G. L. (1954) : les Bambala du territoire de Luiza et les Batabua de l’Angola forment un groupe tout à fait à part, provenant peut-être du Haut-Kwango.
Ethynonyme des Bambala
- Bambala
- Ambala
- Apeenzi
- Bala
- Bambala
- Ba Mbala
- Bampem
- Bapeenzi
- Bapene
- Gimbala
- Mbalas
- Mu Mbala
- Rumbala : nom linguistique chez les Mbala de Lweta/Lueta selon VAN BULCK (1954).
Sémantique Bambala
Le terme Bambala est également utilisé chez d’autres peuples en République Démocratique du Congo et en dehors (contexte culturel différent des Bambala H41) :
- RDC :
- Kongo-Central
- Kasaï
- Zambie : contrairement aux Bambala (H41) de la RDC associés aux langues Kimbala (H41), Les Bambala en actuelle Zambie sont associés aux peuples Ila. Selon YAKAN (1999), les Mbala (H41) seraient apparentés avec les peuples Ila.

Sources
DE PLAEN, Guy (1974). LES STRUCTURES D’AUTORITÉ DES BAYANZI
HAVEAUX, G. L. (1954). “La tradition historique des Bapende orientaux” Institut Royal Colonial Belge SECTION DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES M ém oires. — Collection ln -8 °. Tom e X X X V II, fasc. 1
PLANCQUAERT, S.J (1932). “LES JAGA ET LES BAYAKA DU KWANGO Contribution Historico-Ethnographique” Institut Royal Colonial Belge SECTION DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES MEMOIRES. — Collection in-8°. Tome III, fascicule 1.
SWENRNNBROECKX, P (1972). “LES DYNASTIES YANSI DU CONGO-KWILU”, Bull. Soc. Roy. Belge Anthrop. Prëhist., 83 : 107-130, 1972
VAN BULCK (1954). “ORTHOGRAPHIE DES NOMS ETHNIQUES AU CONGO BELGE SUIVIE DE LA nomenclature des principales tribus et langues du Congo belge” Institut Royal Colonial Belge SECTION DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES Mémoires. — Collection in-8°. Tome XXVIII, fasc. 2.
YAKAN, Muḥammad Zuhdī (1999). Almanac of African peoples & nations